Saint-Erembert...
Un miracle
Notre
école a une dénomination peu commune, celle d'un évêque
mérovingien.
Le passage
suivant évoque en particulier le principal miracle du saint, l'extinction
d'un incendie «furieux», miracle réalisé dans
le fief familial d'Alpicum (Le Pecq).
«Les cris du peuple s'élèvent
dans les airs... La foule frappe aux portes de la basilique et, puisque
tout secours humain faisait défaut, les gens demandaient que leur
soit accordé au plus vite le secours divin. Alors l'évêque,
considérant les malheurs des autres et compatissant à leurs
lamentations, dirigea aussitôt vers les flammes furieuses sa houlette,
c'est à dire le bâton pastoral recourbé qu'il tenait
habituellement à la main et, se prosternant à nouveau sur
le sol, il s'appliqua aussitôt à la prière.
Sans délai, à l'énoncé
de sa prière et à l'arrivée du bâton pastoral
envoyé contre l'arrogance du feu, le vent du sud-est, comme brimé
par des rênes et retourné vers le midi, commença à
perdre de sa force et bientôt cessa complètement et les flammes
s'apaisèrent. Alors les larmes du peuple tournent à la joie,
l'affliction fait vite place à l'allégresse, la voix du
peuple loue le Christ tout puissant, auteur d'un si grand miracle et proclame
que l'évêque Erembert sera un jour un saint de grand mérite
auprès de Dieu». Ce miracle est rappelé par les trois
flammes du blason de l'école. Les connaissances historiques concernant
Erembert sont d'une grande incertitude. Certes on repère bien son
lieu de naissance: la «villa» familiale devait se situer vers
le 18 rue Schnapper, quartier de Feuillancourt actuel, au bas de Saint-Germain.
Mais son époque de naissance est imprécise entre 615 et
645, son passage à Toulouse (entre 657 et 673) l'est tout autant,
car la tradition locale et le «Catalogue épiscopal»
de la ville ne le mentionnent pas. Même la date de sa mort n'est
pas connue avec certitude: il mourut entre 671 et 688 à l'abbaye
de Fontenelle, monastère qui a conservé un répertoire
des membres les plus notables de sa communauté avec indication
de leur décès... mais où justement lui ne figure
pas, alors qu'il était déjà devenu un personnage
vénéré. A Fontenelle, ses restes furent transférés
le 30 avril 704 dans l'ancien sarcophage de Saint Wandrille son contemporain
et maître, mort le 22 juillet 668. Les restes de Saint Wandrille
avaient été quant à eux, transportés dans
l'église principale de cette abbaye qui depuis porte son nom. Ces
translations de reliques étaient comme une béatification
de fait. Comme le frère et les neveux de Saint Erembert avaient
suivi ce dernier à Fontenelle, cette abbaye normande récupéra
l'ancien domaine familial du Pecq, d'où la dédicace de l'église
de cette paroisse à Saint Wandrille. Les restes de Saint Erembert
furent déposés dans une châsse neuve le 31 mai 1027,
signe que la piété à son égard restait vivace,
mais ces reliques furent détruites lors des guerres de religion
du XVIèmé siècle. |
Saint-Erembert Une
histoire
Abel Goudon
dans son Histoire de la ville et du château de Saint Germain (1829)
nous donne les indications suivantes sur le saint patron de l'établissement
(qu'il orthographie bizarrement avec un a).
«ERAMBERT (Saint), évêque de
Toulouse, né à Fillancourt, hameau situé près
de Saint-Germain en Laye, florissait dans le septième siècle.
L'amour de la retraite et le goût de l'étude l'attirèrent
de bonne heure à l'abbaye de Fontenelle, diocèse de Rouen,
où il y avait une école renommée, de laquelle sortirent
une foule de personnages d'un mérite éminent. Il reçut
l'habit de Saint Benoit des mains de Saint Wandrille. Cultivés
par d'habiles maîtres, les talents du jeune Erambert finirent par
jeter un grand éclat: ses progrès dans la littérature
sacrée, qui le mirent au niveau des plus doctes solitaires de Fontenelle,
frappèrent le roi Clotaire III : il le retira du cloître
et l'éleva sur le siège de Toulouse. Après s'y être
signalé pendant douze ans par sa vigilance pastorale, les infirmités
de la vieillesse l'engagèrent à se décharger du fardeau
de l'épiscopat. Il revint à Fontenelle où il reprit
avec ferveur ses premiers exercices sous Saint Lambert, successeur de
Saint Wandrille. La mort l'enleva à ses confrères vers l'an
671 : la piété versa des pleurs sur son tombeau, et rendit
ensuite à sa mémoire un culte religieux». |